L’Université Paris Saclay ouvre aujourd’hui, 9 décembre, le workshop de lancement de la chaire de recherche-action en innovation pédagogique. Cette chaire, dont la création a été pilotée par l’institut Villebon – Georges Charpak, permet l’accueil de six chercheur·e·s québécois·e·s en Sciences de l’Education afin de co-construire des projets de recherche action avec des acteur·ice·s de l’Université Paris Saclay. 

Le workshop de lancement a lieu aujourd’hui et se termine le 12 décembre 2019 à l’institut Pascal. Il vise à accompagner des projets d’interventions pédagogiques menés par des enseignant·e·s, qui seront par la suite diffusés et publiés. Pour ce faire, les
enseignant·e·s participant·e·s sont invité·e·s, durant une semaine intensive, en contexte dynamique et interactif, à concevoir, expérimenter et documenter des interventions pédagogiques en interagissant avec des chercheur·e·s en sciences de l’éducation. Au cours de cette semaine, les chercheur·e·s invité·e·s aborderont les thématiques de la pédagogie, la didactique, la neuroéducation, l’apprentissage, l’évaluation et la méthodologie. Elles·ils accompagneront les participant·e·s dans la rédaction d’un projet de recherche-action comportant une problématique, un cadre théorique et une méthodologie liés à une intervention à évaluer en contexte scolaire.

3 conférences grand public sont ouvertes à tous et à toutes à l’institut Pascal situé bâtiment Pascal, 530 rue André Rivière à Orsay. Les chercheurs invités seront disponibles pour des échanges informels après les présentations.


Mardi 10 décembre 2019, 17h à 18h

Christian Bégin, Pr. à l’Université du Québec à Montréal

« Encadrer aux cycles supérieurs : de la dépendance à l’autonomie »

Encadrer des étudiant·e·s aux cycles supérieurs consiste à les accompagner pour qu’elles·ils réalisent toutes les étapes d’une recherche et qu’elles·ils sachent en rendre compte par la production d’un écrit (thèse). La proposition est qu’il s’agit là d’un geste pédagogique au même titre que l’enseignement d’un contenu, à la différence qu’il porte sur les processus et les savoirs implicites du chercheur menant une recherche dans sa discipline et qu’il doit essayer de concrétiser à ses étudiant·e·s. La conférence illustrera quelques embûches associées au travail d’accompagnement, les moyens pour rendre explicite l’implicite et pour aider l’étudiant·e à mener son projet à terme.

Les questions abordées :

       Encadrement ou maternage?

       Pourquoi mes étudiants ne comprennent pas ce que je veux?

       Comment savoir si un étudiant a ce qu’il faut?

 

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Mercredi 11 décembre 2019, 17h – 18h

Genevieve Allaire Duquette, post-doctorante à l’Université de Tel Aviv

Mieux comprendre la plasticité du cerveau pour mieux enseigner

Au cours des dernières décennies, le développement des techniques d’imagerie cérébrale et leur accessibilité croissante ont permis une accélération considérable du développement des connaissances sur le cerveau humain. Nous savons aujourd’hui que l’apprentissage passe par des modifications du cerveau qui ne s’observent pas seulement à l’enfance comme on pouvait autrefois le penser, mais tout au long de la vie. Cette plasticité du cerveau est influencée par différents facteurs. En comprenant mieux ces facteurs, les enseignant·e·s de tous les ordres d’enseignement peuvent contribuer à mieux adapter les environnements éducatifs au fonctionnement du cerveau dans le but de favoriser la réussite pour tou·te·s. Lors de cette conférence, nous explorerons quelques-uns des principes fondamentaux de la plasticité cérébrale et leurs implications pédagogiques qui offrent des pistes de mise en application concrète. Nous aborderons notamment les questions suivantes en encourageant le développement d’un sens critique quant à l’apport des neurosciences en éducation :

– Comment le choix de stratégies d’enseignement peut-il favoriser la modification des connexions neuronales et les nouveaux apprentissages ?

– Comment la planification de l’enseignement peut-elle influencer la plasticité du cerveau et la rétention des apprentissages?

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Jeudi 12 décembre 2019, 17h à 18h

André Sébastien Aubin, Pr à l’Université du Québec à Montréal

Un outil pour  pour concrétiser les apprentissages de la formation : les Capstone Projects 

Dans plusieurs programmes universitaires, une activité pédagogique clôt la formation en fournissant aux étudiant·e·s l’occasion de vivre une situation authentique. Dans le monde anglo-saxon, on nomme cette activité Capstone project ou Senior project et un grand nombre de programmes en sciences appliquées, génie et administration utilise cette modalité. Dans le cadre de la présentation, nous proposerons donc les caractéristiques suivantes :

a) activité allant de 7 semaines à 18 mois, habituellement réalisée en équipe par les étudiant·e·s,

b) activité pouvant se faire en classe et/ou hors de la classe et qui demande aux étudiant·e·s de réaliser un mandat analogue à celui de la profession à laquelle elles·ils aspirent,

c) les équipes répondent au mandat en réalisant un projet unique, chacune des performances étant le produit d’un long processus de conception et de réalisation.

Ainsi, en plus de posséder les caractéristiques des tâches complexes et authentiques, les Capstone projects permettent de confirmer que les étudiant·e·s sont prêt·e·s à être diplômé·e·s et à aller sur le marché du travail. Lors de notre présentation, nous présenterons les caractéristiques des Capstone projects rencontrées dans différents programmes universitaires. Nous discuterons aussi des avantages et des limites de ce type de projet, autant du point de vue de la conception, de l’administration que de l’évaluation des apprentissages. Pour appuyer notre présentation, nous utiliserons des exemples provenant de diverses disciplines et de divers programmes universitaires.